Le Brut Nature sans soufre Drappier à l'honneur dans le Figaro

Le Figaro vient de publier un très bel article à propos du champagne Brut sans Soufre de la maison Drappier. Une distinction bien méritée pour cette cuvée atypique.

"Michel Drappier donne une définition en creux du champagne brut ­nature, à savoir "un vin qui prend le contre-pied de tout ce qu’ont fait les Champenois depuis deux siècles pour plaire aux dames qui mangent des macarons à 5 heures ou à ceux qui s’amusent en boîte de nuit".

Les Drappier n’ont pas inventé le brut nature, dont on parle de plus en plus : eux, ont juste commercialisé le vin qu’ils dégustaient à la maison. "Depuis le début des années 1990, nous étions quelques-uns dans la famille, dont moi-même, à aimer boire le champagne non dosé, sans ajout de sucre. Mais nous ne voulions pas le mettre sur le marché, car nous avions l’impression que c’était comme vendre une voiture sans roues", raconte-t-il. Puis, ils franchissent le pas en 1998. "La décision prise, nous nous sommes aperçus que ce vin ne pouvait pas être conçu de la même façon que les autres. Nous avons alors choisi un pinot noir de Chablis." Ils le baptisent "Brut Zéro" : nature, sans filtration ni soufre.

"L’exercice se révèle difficile. Il faut que la matière première soit irréprochable. Cette méthode ne pardonne aucune faute", reprend Hugo, le fils, ingénieur œnologue très impliqué dans la production. À propos de cette création, le père parle de "nudité absolue. Mais ce n’est pas un vin sauvage pour autant". En bouche, il ne se montre ni acide, ni mordant ou crispant, comme d’autres pétillants "sans sucre ajouté". La légèreté et la qualité du fruit sont remarquables.

La clientèle est plus jeune que celle des amateurs de bulles classiques : "La nouvelle génération apprécie l’amertume, la tension de cette cuvée. En fait, nous avons été surpris par son succès. Certains nous le commandent pour des mariages." L’élargissement de la gamme vers ce type de jus correspond à un changement plus général, qui commence à la vigne. Cette dernière, libérée de l’utilisation outrancière de pesticides, bien obligée de s’adapter à l’évolution du climat, change d’aspect. Le vigneron s’est rappelé les vertus de l’herbe qui pousse entre les rangs, la taille de la plante évolue. Désormais, les vignes exposées au nord retrouvent grâce à leurs yeux. "Nous devons reconnaître que le raisin est naturellement meilleur aujourd’hui", lâche Michel Drappier. Le vin suit la tendance".

Publié le 16/10/20 par Stéphane Reynaud

 

Le Brut Nature sans soufre Drappier à l'honneur dans le Figaro